Le RN dépose à son tour une motion de censure à l'Assemblée
Les députés Rassemblement national (RN) ont à leur tour déposé une motion de censure du gouvernement vendredi, en riposte au 49.3 dégainé par l'exécutif pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.
"Et nous voterons toutes les motions de censure présentées", a souligné la députée Laure Lavalette, alors qu'une motion de censure transpartisane a été déposée par le groupe indépendant Liot, susceptible de fédérer des voix de différents camps, contrairement à celle du RN. "Dans l’intérêt de la France et des Français, ce gouvernement doit tomber!", a tweeté le RN.
Une motion de censure "transpartisane" déposée à l'Assemblée contre le gouvernement
Les députés du groupe indépendant Liot ont annoncé vendredi à l'Assemblée nationale le dépôt d'une motion "transpartisane" de censure du gouvernement, cosignée par des élus de la Nupes, en riposte au déclenchement du 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.
"Le vote de cette motion permettra de sortir par le haut d'une crise politique profonde", a déclaré devant la presse le chef de file du groupe, Bertand Pancher, regrettant qu'aucun député LR n'ait souhaité s'associer au texte.
Une quinzaine d'élus Liot sont les premiers des 91 signataires du texte, parmi lesquels figurent également des députés des quatre groupes d'opposition qui composent la coalition de gauche Nupes.
Le groupe RN de Marine Le Pen a également l'intention de déposer une motion de censure, mais celle de Liot, petit groupe indépendant sans couleur politique marquée, est susceptible de fédérer le plus grand nombre d'opposants.
Pour faire tomber le gouvernement, une motion de censure devra recueillir une majorité absolue à l'Assemblée nationale, soit 287 voix. Ce qui nécessiterait notamment qu'autour d'une trentaine de députés LR (sur 61) apportent les leurs lors du vote, une hypothèse qui paraît improbable.
“Un bras d’honneur”, “extrêmement brutal”, “une erreur”: la réaction des politiciens au 49.3
L’article 49.3, que le gouvernement français a décidé d’utiliser jeudi pour faire passer sa réforme controversée des retraites, n’a laissé personne indifférent au sein de la classe politique. Tandis que la déception et la colère a envahi les rangs de l’opposition, le gouvernement a envoyé ses poids-lourds dans les matinales télés et radios vendredi matin pour tenter d’éteindre l’incendie.
En images
Motions de censure
Le gouvernement de la Première ministre Elisabeth Borne est sur des charbons ardents alors que les oppositions vont déposer une ou plusieurs motions de censure avant 14H30 GMT.
L'une d'entre elles, déposée par un petit groupe parlementaire centriste inconnu du grand public, est celle qui pourrait potentiellement causer le plus de problème au gouvernement par son côté transpartisan.
"Nous avons décidé de retirer notre motion de censure au profit de celle du groupe Liot", a déclaré M. Melenchon, tandis que le Rassemblement national, qui prévoit d'en déposer une aussi, a cependant prévenu qu'il voterait toutes les motions.
Le sort du gouvernement, appuyé par une majorité relative à l'Assemblée, pourrait donc se retrouver entre les mains de la soixantaine de députés du groupe de la droite traditionnelle Les Républicains. Si leurs voix s'ajoutent à celles de tous les autres députés d'opposition, il atteindront la majorité absolue des 577 députés et feront tomber l'exécutif.
Le patron du groupe Eric Ciotti a toutefois prévenu jeudi qu'ils ne voteront "aucune motion de censure". Faire chuter le gouvernement semble donc un objectif difficilement atteignable pour les oppositions mais des frondeurs pourraient donner des sueurs froides à l'exécutif. Les motions seront votées au moins 48 heures après leur dépôt, probablement lundi.
En Images
Olivier Véran: "Nous avons vocation à continuer à gouverner"
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a estimé vendredi que ce dernier avait "vocation à continuer à gouverner", après le recours jeudi au 49.3 pour faire passer la réforme contestée des retraites.
"Il va y avoir un vote", a assuré le ministre sur France Inter, en référence aux motions de censure qui vont être déposées vendredi par les oppositions. Sur l'avenir d'Elisabeth Borne, il a affirmé avoir "confiance" en elle, "mais mon avis ne compte pas".
Le recours au 49.3 "n'est pas un échec", affirme Dussopt
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a nié vendredi le fait que le recours la veille à l'article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites soit "un échec".
"Ce serait un échec s'il n'y avait pas de texte, or il y a un texte", "ce n'est pas un échec", a affirmé le ministre sur RMC/BFMTV. Il a ajouté qu'il aurait préféré qu'il y ait un vote, recherché par l'exécutif "jusqu'à la dernière minute".