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  1. 05/12/2022

    L'avocat De Taye souhaite une suspension du procès

    Jonathan De Taye, l'avocat d'Ali El Haddad Asufi, a annoncé lundi midi qu'il déposerait mardi matin devant la cour d'assises des conclusions relatives aux conditions de détention et de transfert de son client. Il souhaite que le procès des attentats à Bruxelles du 22 mars 2016 soit suspendu dans l'attente d'une décision par rapport à cette problématique.

    Plusieurs accusés ont en effet dénoncé lundi, au premier jour des débats au fond, les conditions de leur détention et de leur transfert de la prison de Haren au site Justitia, qui accueille le procès. Mohamed Abrini a ainsi menacé de se taire durant le reste des débats si rien ne changeait.

    Me Vincent Lurquin, l'avocat de Hervé Bayingana Muhirwa, a, lui, déploré que son client porte les mêmes vêtements depuis huit jours, ses affaires ne l'ayant pas suivi de la prison où il était incarcéré jusqu'il y a quelques jours à celle de Haren, où il se trouve pour la durée du procès.

    La présidente de la cour d'assises a répondu qu'elle avait vu passer une lettre de certains avocats, adressée aux ministres de la Justice Vincent Van Quickenborne et de l'Intérieur Annelies Verlinden ainsi qu'au parquet fédéral, et dont elle était en copie. Mais Laurence Massart a répondu que les conditions de détention et de transfert ne relevaient pas de ses compétences. Elle a finalement bloqué le débat et n'a plus voulu faire de commentaires sur la question tant que des conclusions n'étaient pas déposées. Lorsque cela se produira, l'audience pourra alors être suspendue, a-t-elle expliqué.

    Durant la pause de la mi-journée, Jonathan De Taye a annoncé à l'agence Belga qu'il déposerait ses conclusions mardi matin. Quelques minutes plus tôt, lors de l'audience, l'avocat avait indiqué qu'il allait envoyer une lettre de mise en demeure sur ces conditions de détention et de transfert aux ministres Van Quickenborne et Verlinden.

    il déposera également "Plus que probablement", un référé, a-t-il confié dans les couloirs du Justitia, soulignant que sa démarche avait pour but de s'assurer que le processus "se déroule bien". 

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    © ANP / EPA — Jonathan De Taye (à droite).
  2. 05/12/2022

    La cour procède à l'appel de toutes les personnes qui se sont constituées partie civile

    La cour d'assises de Bruxelles a commencé à énoncer, lundi vers 12h30, la longue liste des 957 personnes constituées partie civile au procès des attentats du 22 mars 2016 jusqu'à présent. D'autres personnes pourraient encore se constituer partie civile dans les prochaines semaines.

    Plusieurs personnes, victimes ou proches de victimes des attentats, ne sont pas représentées par un avocat, mais la plupart le sont. Par ailleurs, de nombreuses personnes se sont constituées au nom de leurs enfants mineurs.

    Deux principaux collectifs d'avocats ont été constitués pour représenter les intérêts de toutes ces personnes préjudiciées, V-Europe et Life 4 Brussels.

    La cour devrait terminer cette première audience après avoir terminé l'appel de toutes ces parties civiles.

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    © BELGA
  3. 05/12/2022

    Mohamed Abrini "ne se dit absolument pas étranger aux faits"

    Mohamed Abrini, accusé devant la cour d'assises pour les attentats commis à Bruxelles et Zaventem le 22 mars 2016, "ne se dit absolument pas étranger aux faits", a rappelé lundi, à l'entame du procès, son avocat, Me Eskenazi. Lors du procès des attentats du 13 novembre à Paris, "il a déjà pu s'exprimer sur les faits et les faits belges y ont été évoqués", a-t-il déclaré.

    Me Eskenazi s'est montré soulagé que le procès puisse enfin démarrer. "On a vu le premier jour, le jour de la constitution du jury, que les débats pouvaient se passer sereinement", après la modification du box des accusés qui a retardé les audiences de près de deux mois. Cette sérénité des débats, "c'était l'objectif de la défense", a-t-il réaffirmé.

  4. 05/12/2022

    Abrini: "Les choses doivent changer ou je garderai le silence jusqu'à la fin du procès"

    L'accusé Mohamed Abrini a demandé à prendre la parole, lundi peu après 12h00, au procès des attentats du 22 mars 2016 devant la cour d'assises de Bruxelles, pour dénoncer les conditions de son transfert de la prison de Haren au Justitia. "On vous humilie, on vous met à nu, vous avez un bandeau sur les yeux et de la musique satanique à fond dans les oreilles", a-t-il fustigé, disant "avoir le sang qui bouillonne".

    "J'ai entendu dire qu'il n'y avait pas de vengeance dans notre état, ça ne passe pas. Ça fait sept ans qu'on subit votre vengeance", affirme Mohamed Abrini.

    "Je ne répondrai à aucune question si ça se passe comme ça", a averti l'accusé. "Je prends sur moi pour être là, mais ce sont des choses qui ne se font pas. En France [au procès des attentats à Paris, NDLR], on a été respecté. Les choses doivent changer ou je garderai le silence jusqu'à la fin du procès", a-t-il prévenu.

    Les conditions de transfert ne sont pas de la compétence de la cour d'assises, lui a répondu sa présidente Laurence Massart, ajoutant que "les procureurs (fédéraux) vous ont entendu". 

    Ceux-ci ont alors pris la parole pour préciser que les conditions dénoncées ne ressortaient pas de leur compétence non plus. Elles ont été décidées sur base d'évaluations administratives, en tenant compte de la sécurité des détenus, de leurs proches (c'est-à-dire de leurs avocats) et de la police elle-même, a expliqué le procureur Bernard Michel. Il a assuré à Mohamed Abrini que ses doléances seraient relayées.

    Dans la foulée, Jonathan De Taye, avocat d'Ali El Haddad Asufi, a abondé dans le sens de Mohamed Abrini. Il a dénoncé les fouilles anales dont son client est l'objet chaque jour de transfert. Cela alors qu'il n'a rien dans sa cellule, qu'il est détenu dans un quartier de haute sécurité à la prison de Haren et qu'il ne voit aucun autre détenu, a-t-il insisté. "Ces gens vont accepter ça tous les jours?!", a-t-il interpellé la présidente.

    L'avocat demande dès lors des conditions dignes pour ce procès, à l'image de ce qu'il s'est passé à Paris. "Si les conditions de détention ne sont pas dignes, le procès n'est pas digne", a encore lancé Me De Taye.

    Au regard de ces conditions, l'avocat a annoncé qu'il enverrait ce lundi une lettre de mise en demeure aux ministres de la Justice Vincent Van Quickenborne et de l'Intérieur Annelies Verlinden. S'ils ne réagissent pas, Jonathan De Taye introduira un référé et demandera à suspendre les débats dans l'intervalle.

    Il est enfin apparu qu'une lettre écrite notamment par Me Paci, l'avocate de Salah Abdeslam, a été adressée au parquet ainsi qu'aux ministres de l'Intérieur et de la Justice pour demander une amélioration des conditions de détention des accusés.

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    © BELGA — Mohamed Abrini, ce lundi matin.
  5. 05/12/2022

    L'avocate de Life4Brussels s'exprime

    Pour Me Maryse Alié, qui représente l'association Life4Brussels, si les attentes des parties civiles sont variées, l'objectif reste "que la vérité judiciaire puisse être faite". "On sait que la vérité judiciaire n'est jamais à la hauteur de la souffrance des victimes, ce n'est pas la vérité humaine, mais on espère en tout cas obtenir certaines réponses."